Un enfant qui fait des cauchemars, c’est finalement assez commun ; un jouet, un film, un livre peuvent lui faire peur à tout moment.
Toutefois, nous ne savons pas toujours comment réagir et nous sommes parfois un peu perdus lorsque nos nuits autrefois calmes deviennent agitées et interrompues par des larmes ou des cris.
Tout d’abord, il est important de préciser que les rêves (positifs ou négatifs) ont un rôle important, car ils nous permettent de traiter/digérer nos émotions.
Vers ses trois ans, l’enfant fait des rêves de plus en plus saisissants et vivants tandis que son cortex préfrontal se développe. C’est une nouvelle expérience qu’il ne comprend pas toujours et ne peut facilement expliquer.
Maria Montessori écrivait qu’avant 6 ans, nous devons absolument ancrer nos enfants dans le réel.
En effet, les jeunes enfants, qui évoluent dans le premier stade de développement (0 à 6 ans), n’ont pas encore la capacité pour distinguer la réalité et la fantaisie.
Or comprendre la réalité est crucial dans le développement de l’intelligence de l’enfant. Cet apprentissage passe par l’expérimentation, la découverte et l’usage de ses cinq sens. Le monde réel qu’il découvre est suffisamment complexe. Ainsi, les activités, les livres, les récits qu’on leur transmet doivent prendre racine dans la réalité concrète.
Par conséquent, évitons de le rassurer en lui promettant que « ce ne sont que de gentils monstres » ou que « son doudou magique le protègera ».
En tenant ce type de propos, nous renforçons la confusion des enfants qui ne parviennent pas à distinguer le réel de l’imaginaire. En outre, selon Maria Montessori, en leur racontant des fantaisies, nous trahissons leur confiance.
Les enfants sont très crédules à cette période, ils dépendent de nous et ont donc une « confiance naturelle » en nous. Nous devons être attentifs afin de ne pas générer de doute et abîmer ce lien privilégié.
Maintenant que nous avons expliqué ce que Maria Montessori décourageait, que faire ?
Premièrement, faites preuve d’empathie. Il est extrêmement difficile d’être calme et à l’écoute lorsqu’on se fait réveiller au milieu de la nuit, mais il est important de ne pas montrer notre frustration à notre enfant.
En tant qu’adulte, nous sommes parfois chamboulés par des cauchemars saisissants, alors imaginons la terreur d’un petit enfant qui l’expérimente pour la première fois.
Posons-nous et expliquons-lui calmement qu’il a fait un rêve et que les rêves ne sont pas réels. La nuit, notre cerveau doit faire le tri et analyser tout ce qu’on a vécu pendant la journée.
Pour cela, il joue des « petits films » qui sont parfois drôles, bizarres ou angoissants. Ils se terminent toujours et ne sont pas réels. S’il vous parle du rêve, raisonnez-le, expliquez-lui bien que ce n’est pas réel.
Vous pouvez rester avec lui et le réconforter jusqu’à ce qu’il se rendorme.
Demandez-lui ce qui pourrait l’aider à se calmer : un doudou ou une lumière en plus ; un câlin, une histoire, …
Attention toutefois à ce qu’il n’associe pas ces petits « plus » uniquement au cauchemar.